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venerdì 19 giugno 2015

EFFETS DE L'OCCLUSION DENTAIRE SUR LE SYSTÈME POSTURAL

Rapport de recherche

Recherche demandée par un groupe de travail de l'Association Posture et Équilibre
Responsable de ce groupe : Monsieur le professeur Gahéry, UMR 6562, Marseille

alisée et psentée par :
Docteur Bernard Bricot
367 avenue du Prado
13008 Marseille
France
Tel : 033 4 91 77 66 67

le 22 janvier 1998

1.      Introduction
2.      But
3.      Méthodologie
4.      sultats et analyses
4.1.   Influences éventuelles de la classe d'angle sur la distance occiput fil à plomb
4.2.   La classe d'angle influence-t-elle la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier?
4.3.   Rapport entre l'amplitude d'ouverture de la bouche (variable dépendante) et la classe d'angle (variable nominale)
4.4.   Le stress modifie-t-il les mesures pcédentes?
4.5.   Le stress modifie-t-il l'amplitude d'ouverture de la bouche?
4.6.   La perte de la D.V.O. modifie-t-elle la distance occiput / fil à plomb?
5.      Interptation générale

1. INTRODUCTION
L'appareil manducateur représente les différents éléments de l'appareil stomatognatique étendus à ceux intervenant dans la déglutition. On appelle manducation tous les actes prédant la digestion (préhension, mastication, déglutition).L'appareil manducateur est branché sur les chaînes musculaires antérieures.Sur le plan neurophysiologique il décharge sur différentes formations intervenant dans la gestion et la régulation du tonus orthostatique: Colliculus supérieur (Wauda) ;Noyaux gris centraux (M et Harthman) ; M?lle cervicale (Buisseret).

Il est donc logique de se demander si cet ensemble peut influer d'une manière quelconque sur l'équilibre du corps dans l'espace et plus particulièrement sur le tonus postural.

2. BUT
Le but de cette analyse est de vérifier l'influence de l'appareil manducateur sur l'équilibre antéropostérieur du corps et sur la position de la tête par rapport à celui- ci.Les mesures ont été réalisées par des praticiens formés à l'analyse des paramètres posturaux.Plus spécifiquement ont été analysés les paramètres suivants: Variables nominales:Latéralité, sexe, la position du plan scapulaire, les flèches rachidiennes, la classe d'angle, le stress éventuel, l'axe d'ouverture, le D.V.O. (dimension verticale d'occlusion).Variables dépendantesla distance occiput / fil à plomb, l'amplitude d'ouverture de la bouche, les distances angle labial / centre de la pupille à droite et à gauche, l'âge des sujets.

Toutes les variables dépendantes ont fait l'objet d'analyses statistiques afin de vérifier les hypothèses de recherche suivantes. Les énoncés des hypothèses nulles nécessaires à l'inférence statistique sont:
- la classe d'angle n'influence pas la position de la tête par rapport au plan postérieur;
- la classe d'angle n'influence pas la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier;
- le stress (clenching, bruxisme) ne modifie pas les paramètres mesurés ni l'amplitude d'ouverture de la bouche;
- la D.V.O. n'a aucune influence sur la position de la tête;
- la classe d'angle n'influence pas l'amplitude d'ouverture de la bouche.
Enfin les hypothèses alternatives, qui seront acceptées si les hypothèses nulles sont rejetées, sont les suivantes:
- la classe d'angle influence la position de la tête par rapport au plan postérieur;
- la classe d'angle influence la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier;
- le stress (clenching, bruxisme) modifie les paratres mesurés et l'amplitude d'ouverture de la bouche;
- la D.V.O. a une influence sur la position de la tête;
- la classe d'angle influence l'amplitude d'ouverture de la bouche.

Ont collaboré à cette analyse: Le Dr. Donald Archer (Paris),
Le Dr. Bielen occlusodontologiste (Belgique),
Le Dr. Barbe occlusodontologiste (Périgueux (') ), 
Mr. Marc Janin (Poitiers).

3. METHODOLOGIE Sujets.
Un total de 74 sujets a été examiné:
- 49 femmes pour 25 hommes;
- 67 droitiers pour 7 gauchers;
- de 10 à 78 ans avec une moyenne de 40 ans.

Variables.

Variables nominales.
Les influences cliniques qui semblent les plus typiques sont celles intervenant sur l'équilibre antéropostérieur.
La classe d'angle est l'élément dominant de cette étude, toutefois il nous a semblé judicieux d'inclure dans cette étude d'autres facteurs d'influence:
- la notion de stress;
- la notion de dimension verticale d'occlusion.

Variables dépendantes.
Les paramètres les plus facilement influencés:
- la distance occiput / plan postérieur;
- l'amplitude d'ouverture de la bouche.
Nous avons cru pertinent d'intégrer d'autres paratres qui pourraient être également influencés par les variables nominales:
- la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier;
- les flèches rachidiennes.

Ces éléments peuvent également influencer la mesure de la variable dépendante occiput / plan postérieur.

Conditions expérimentales.
Le sujet est placé dans une pièce destinée à l'analyse clinique posturale (ambiance feute, éclairage tamisé).
Il reçoit comme consigne de piétiner sur place 5 fois d'affilée, puis de stopper en position naturelle et de regarder droit devant lui une tige verticale.
Sont alors analysées les variables nominales:
- la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier;
- les flèches rachidiennes;
- la classe d'angle;
- l'axe d'ouverture de la bouche;
- la perte de la D.V.O. éventuelle;
- les signes de bruxisme, de clenching ou leur absence;
- les bruits éventuels à l'ouverture ou à la fermeture.

Sont alors mesurées les variables dépendantes:
- la distance occiput / fil à plomb;
- l'amplitude d'ouverture de la bouche;
- la distance angle labial / centre de la pupille à droite et à gauche (en vue d'une analyse ultérieure).

L'analyse des données.

Toutes les variables dépendantes ont été analysées par des statistiques descriptives, les données ont ensuite été comparées selon un modèle d'analyse de la variance (ANOVA) permettant de comparer les mesures en fonction des variables nominales de façon à affirmer ou infirmer les hypothèses de départ en comparant entre elles les mesures pour les différentes occurrences à l'aide du ratio F pour une inférence à un niveau significatif de 0,05 (i.e., 5%)

4. RESULTATS ET ANALYSES

4.1 INFLUENCES EVENTUELLES DE LA CLASSE  D'ANGLE SUR LA DISTANCE OCCIPUT / FIL A PLOMB

Résultats.
Le graphe en boite des interactions de l'effet de la classe d'angle dentaire sur la distance occiput-plan postérieur est éloquent ; les différences sont statistiquemensignificatives.Les différentes classes d'angles ont été compaes à la classe I qui se rapproche le plus des critères de normalité et tous l es écarts sont significatifs avec une valeur de p comprise entre: 0,0002 et 0,03

Graphe des inter actions pour écart occipital: Le zéro a été fixé à 2,5 cm



Nous avons également comparé les conséquences, sur la variable dépendante, des différentes classes dentaires entre elles. Les différences sont statistiquement significatives notamment pour les classes III (prognathes et apparentés), dont la tendance est à la postériorisation, par rapport aux classe II, avec une valeur extrêmement significative de p < 0,0001.
Les classes II, quant à elles, ont une franche tendance au déséquilibre antérieur. Il est également évident, sur ces sultats, de constater que les occlusions croisées
se comportent comme des classes II et non pas comme des classes III comme il eut été logique de le croire.

Comparatif des écarts occipitaux pour les différentes classes d'angle
Le zéro a été fixé à 2,5 cm






4.2 LA CLASSE D'ANGLE INFLUENCE-T-ELLE LA POSITION DU PLAN SCALAIRE PAR RAPPORT AU PLAN FESSIER '
La position du plan scapulaire par rapport au plan fessier est une variable nominale pouvant avoir trois valeurs: normale, antérieure, postérieure. Les chiffres sont exprimés en pourcentage.





Là encore nous pouvons constater une tendance significative à la postériorisation pour le classes III, alors que les classes II ont plutôt une tendance très marquée à l'antériorisation du plan scapulaire. Les occlusions croisées gauches ont, là encore,
tendance à se comporter comme des classes II ; les occlusions croisées droites sont en nombre insuffisant pour que l'on puisse en tirer des conclusions (3 cas).

Il nous a semblé logique, bien que ce ne soit pas pvu dans le projet initial, d'analyser l'action sur les flèches rachidiennes, les résultats sont les suivants:






4.3 RAPPORT ENTRE L'AMPLITUDE DE LA BOUCHE (VARIABLE DÉPENDANTE) ET LA CLASSE D'ANGLE (VARIABLE NOMINALE)




Seule l'étude des classes III est significative, l'analyse de la variance présente des ratios de F de 0,0004 pour la comparaison avec les classes II 2 ; 0,048 les classes II 1 ; 0,0027 pour les classe I ; 0,04 pour les occlusions croisées gauches. Toutes les autres occurences sont non significatives.

4.4 LE STRESS MODIFIE-T-IL LES MESURES PRECEDENTES?
La notion de stress modifie-t-elle les mesures prédentes de façon significative, dans l'affirmative y a-t-il une différence entre les deux composantes stress à savoir le bruxisme et le clenching.
Bruxisme ou brycomanie : action de grincer involontairement des dents.
Clenching : du verbe anglais "clench", serrer : action de vivre les dents serrées, en position normale, les dents ne doivent pas se toucher, il existe normalement, entre les deux arcades, un espace libre qui varie de 0,5 à 2 millimètres. Le fait de vivre les dents serrées est très délétère.

Sur la distance occiput / fil à plomb: Graphe des interactions pour écart occip.





Les deux graphes pcédents sont éloquents : le stress diminue tous les écarts et plus particulièrement le clenching qui arrive même à déplacer le massif céphalique des classes III vers l'avant. Le bruxisme diminue l'antériorisation du massif phalique des classes II mais il augmente la postériorisation de celui des classes III.

4.5 LE STESS MODIFIE-T-IL L'AMPLITUDE D'OUVERTURE DE LA BOUCHE?
Pour ce paramètre il est indispensable de dissocier le clenching du bruxisme car, les deux se comportent de façon différente:

- les individus faisant du bruxisme se comportent comme des sujets normaux;
- ceux sujets au clenching ont une nette diminution de l'amplitude d'ouverture de la bouche.






4.6 LA PERTE DE LA DVO MODIFIE-T-ELLE LA DISTANCE OCCIPUT / FIL A PLOMB?
La perte de la dimension verticale d'occlusion augmente de façon significative la distance occiput / fil à plomb : Tableau des moy. pour écart occip.




5. INTERPRETATION GENERALE
Il est indispensable de tempérer la réponse à certaines des questions posées.
1) La classe d'angle influence-t-elle la position de la tête par rapport au plan postérieur ' Les hypothèses nulles sont apparemment rejetées et la réponse devrait être oui :
- la postériorisation du massif céphalique est l'apanage des classes III ;
- les classes II et les occlusions croisées correspondent à une position antérieure du massif céphalique par rapport au plan postérieur.

La question que l'on est logiquement en droit de se poser est la suivante : s'agit-il d'un déséquilibre concomitant correspondant à un morphotype particulier, ou est- ce vraiment l'appareil manducateur qui provoque ce déséquilibre ?

La question devrait-être reformulée de la façon suivante :
il y a-t-il une corrélation entre la classe d?angle dentaire et la position de la tête par rapport au plan postérieur ? Formulée de cette façon la réponse est :
formellement oui !

2) La classe d'angle influence-t-elle la position du plan scapulaire par rapport au plan fessier?

Les hypothèses nulles sont apparemment rejetées et la réponse devrait être oui ; avec les mes restriction que pour la question prédente.

3) Le stress (clenching, bruxisme) modifie-t-il les paramètres mesurés ?

a - Les distances occiput / fil à plomb sont modifiés par le stress qui resserre les écarts notamment le clenching.
b - En ce qui concerne l'amplitude d'ouverture de la bouche, le problème est différent suivant que l'on considère le clenching ou le bruxisme. Pour le clenching :
- les hypothèses nulles sont rejetées et la ponse est oui : le clenching diminue de façon significative l'amplitude d'ouverture de la bouche.

Pour le bruxisme :
- Les bruxomanes au contraire, se comportent comme des sujets normaux sur ce paramètre.
4) La D.V.O. a-t-elle une influence sur la position de la tête ? Les hypothèses nulles sont rejetées, la ponse est : oui !
La perte de la dimension verticale d'occlusion (D.V.O.) provoque une position antérieure de la tête.

5) La classe d'angle influence-t-elle l'amplitude d'ouverture de la bouche.

Il est difficile de pondre globalement à cette question car les hypothèses nulles ne seront rejetées que pour les classes III chez lesquelles l'amplitude d'ouverture de la bouche est significativement augmentée.
Les autres classes d'angle n'ont pas d'influence significative sur l'amplitude d'ouverture de la bouche, tout au plus une tendance à la limitation pour les classes II.

Conclusion.
A la lueur de ce travail et de l'interptation des sultats, les conclusions suivantes semblent justifiées :
- il y a des interrelations certaines entre posture et occlusion ;
- le stress a une influence certaine sur l'occlusion et la posture.